A la recherche d’un ailleurs, d’une évasion, d’un prétexte je suis arrivée à la Réunion en septembre 2000.

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Un caillou au milieu de l’Océan indien. Isolé, volcanique, laissant apparaître à première vue d’avion, de mystérieuses montagnes vertes et nuageuses et à deuxième vue terrienne, une route plantée d’immeubles hideux et hétéroclites longeant une mer hostile et venteuse.

L’évasion avait pour limites cet océan immense visible, de partout, par les bas, par les hauts, implacable, vide, infini, infranchissable.

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Un océan dans lequel on ne peut plus se jeter comme un enfant qui a chaud.

Mon premier marché à Saint-Paul m’a perdue par les mots et les couleurs étourdissants. Je gardais précieusement le papier bulle pour un éventuel retour…

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J’ai essayé de peindre, mais mes pinceaux séchaient encore plus vite que mon temps de réflexion, alors j’ai commencé à observer, photographier, toutes ces images si facilement apprivoisables car terriblement exotiques.

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J’ai appris les contrastes, les ciels gris, la pluie tropicale, le premier cyclone, les histoires mystérieuses, les traces.

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Au fil des années, vous trouverez des images très différentes, elles sont le reflet de mon apprentissage, de mon installation et de mon acceptation de faire de cette île, comme un maloya Kabosé, ma maison.